lundi 28 octobre 2024

Martin St-Louis a-t-il peur du grand méchant loup ?

Depuis son arrivée derrière le banc du Canadien de Montréal, Martin St-Louis a apporté une vision nouvelle, inspirante et axée sur la progression et la créativité. Ses méthodes de coaching et son esprit de compétition sont largement admirés. Il a insufflé une culture de jeu rapide et dynamique, avec une emphase sur les habiletés et la confiance de ses joueurs, notamment les jeunes talents comme Nick Suzuki et Cole Caufield. Cependant, au fil des saisons, il apparaît évident que St-Louis néglige un aspect essentiel du jeu, surtout pour une équipe qui aspire à devenir compétitive dans les séries : la robustesse.

St-Louis semble réticent à utiliser pleinement des joueurs comme Michael Pezzetta et Arber Xhekaj, qui pourtant ajoutent cette touche physique nécessaire pour maintenir l’équilibre sur la glace. Dans une LNH où le jeu reste physique, avec une intensité qui ne fait qu’augmenter à mesure qu’on avance vers les séries, la présence de joueurs robustes est cruciale pour protéger les étoiles et pour s’assurer que l’adversaire ne prenne pas de libertés. On se souvient que lors de la course des Canadiens jusqu’à la finale de la Coupe Stanley en 2021, des joueurs comme Corey Perry, Shea Weber et Joel Edmundson jouaient ce rôle de protecteurs indispensables. Ils assuraient la sécurité de leurs coéquipiers tout en épuisant les adversaires.

St-Louis semble toutefois orienté vers un style de jeu qui met de côté la robustesse. La saison dernière, les Canadiens se sont souvent retrouvés dominés physiquement face à des équipes plus lourdes, en particulier dans leur division. Sans une ligne de défense physique, leurs jeunes attaquants deviennent des cibles faciles pour les équipes adverses qui n’hésitent pas à les bousculer. Pezzetta, avec sa capacité à livrer de grosses mises en échec, et Xhekaj, qui n’a pas peur de jeter les gants pour défendre ses coéquipiers, ont prouvé qu’ils sont capables de changer le ton d’un match. Cependant, leur utilisation reste limitée, ce qui fait craindre que St-Louis néglige cet aspect dans sa stratégie de long terme.

Les récentes équipes championnes de la Coupe Stanley montrent bien l’importance de la robustesse. Les Golden Knights de Vegas en 2023, par exemple, avaient un noyau de joueurs physiques, comme Alex Pietrangelo et William Carrier, qui jouaient un rôle fondamental dans le succès de l’équipe. En 2022, les Avalanche du Colorado, bien qu’étant une équipe rapide et axée sur l’offensive, pouvaient compter sur des joueurs robustes comme Gabriel Landeskog et Josh Manson pour protéger leurs jeunes talents et imposer une présence physique. Même le Lightning de Tampa Bay, qui a remporté la coupe deux années consécutives, avait une défense compacte et physique avec des joueurs comme Pat Maroon et Erik Cernak. La robustesse est donc un dénominateur commun chez les récentes équipes championnes, offrant un équilibre entre habiletés et intensité.

Pour le Canadien, laisser la robustesse de côté pourrait limiter ses ambitions de séries. Les séries éliminatoires sont un autre monde, où la robustesse prend le dessus et où les joueurs habiles ont besoin de protection. Sans des joueurs comme Pezzetta et Xhekaj pour assurer ce rôle, Montréal pourrait non seulement être bousculé mais aussi subir une fatigue prématurée et des blessures chez ses joueurs vedettes.

En fin de compte, Martin St-Louis excelle dans la plupart des aspects du coaching. Mais s’il veut véritablement transformer le Canadien en une équipe de série compétitive, il doit revoir son approche sur la robustesse et donner plus de liberté et de temps de jeu à des joueurs qui, comme Xhekaj et Pezzetta, apportent cette protection et cette intensité sur la glace.

Arber Xhekaj : plus de liberté pour le shérif du Canadien ?

Droits : https://montrealhockeynow.com/2024/01/06/montreal-canadiens-arber-xhekaj-ahl-potential-stats-habs-analysis-laval-rocket-fights/


Depuis son arrivée dans la LNH, Arber Xhekaj est bien plus qu’un simple défenseur pour les Canadiens de Montréal. Ce joueur au style robuste incarne la force brute, la détermination, et le rôle de protecteur – une tradition chère aux partisans du Canadien, héritée de l'époque des légendaires bagarreurs comme Chris Nilan et John Kordic. À l'époque, ces guerriers avaient toute latitude pour maintenir l’ordre sur la glace. Mais aujourd’hui, avec l’évolution du jeu et les restrictions de la Ligue nationale sur la violence et les confrontations, Xhekaj se retrouve dans une position délicate. Doit-on lui accorder plus de liberté pour défendre ses coéquipiers, même si cela implique une prise de risque face aux sanctions de la LNH?

Dans les années 1980 et 1990, des joueurs comme Nilan et Kordic incarnaient l’âme et la force des Canadiens. Leur rôle était clair : assurer la protection des leurs et dissuader les adversaires de prendre des libertés. Nilan, par exemple, n’hésitait jamais à sauter sur la glace pour protéger ses coéquipiers d’un coup dur ou pour se battre si le respect du Canadien était en jeu. Kordic, avec son style de jeu intense, savait imposer la loi à sa façon. Ces deux hommes faisaient régner la peur chez les adversaires, leur laissant peu de chances de s’en prendre impunément aux Canadiens.

Aujourd’hui, Xhekaj incarne ce même esprit de protection. À chaque fois qu’un de ses coéquipiers se fait secouer, il répond avec intensité, prêt à faire face à n’importe quel adversaire. Son rôle est d’autant plus essentiel dans une ligue où les coups vicieux et les jeux durs se multiplient contre les jeunes talents et les joueurs étoilés. Pour les Canadiens, dont le noyau repose sur plusieurs jeunes en pleine croissance, permettre à Xhekaj de défendre ses coéquipiers sans restriction est vital. Il faut éviter que des joueurs comme Nick Suzuki, Cole Caufield ou Juraj Slafkovsky deviennent des cibles faciles. Avec Xhekaj prêt à intervenir, les équipes adverses hésiteront avant de jouer de manière trop physique, sachant que le Canadien a un homme fort capable de réagir.

Bien sûr, certains diront qu’avec les nouvelles directives de la LNH visant à réduire les bagarres et à promouvoir un jeu rapide, un joueur comme Xhekaj pourrait freiner ce développement. Mais le hockey est un sport physique, où la tension et l’agressivité font partie de l’équation. Si les Canadiens veulent évoluer comme une équipe compétitive et protéger la sécurité de leurs jeunes stars, ils doivent donner à Xhekaj la liberté d'exercer son rôle de protecteur.

Laisser plus de manœuvre à Xhekaj, c’est un atout non négligeable dans les séries éliminatoires, où les accrochages et l’intensité sont au plus haut. Les Canadiens doivent redonner un peu de cet esprit des années Nilan et Kordic, où les joueurs savaient qu'ils avaient un protecteur prêt à les défendre et à maintenir le respect sur la glace.

En fin de compte, permettre à Xhekaj plus de latitude renforcerait l’esprit de cohésion et de protection qui caractérise le Canadien. En le laissant jouer avec plus d’intensité pour défendre ses coéquipiers, le Canadien enverrait un message fort : les jeunes talents montréalais ne seront pas des cibles faciles.