St-Louis semble réticent à utiliser pleinement des joueurs comme Michael Pezzetta et Arber Xhekaj, qui pourtant ajoutent cette touche physique nécessaire pour maintenir l’équilibre sur la glace. Dans une LNH où le jeu reste physique, avec une intensité qui ne fait qu’augmenter à mesure qu’on avance vers les séries, la présence de joueurs robustes est cruciale pour protéger les étoiles et pour s’assurer que l’adversaire ne prenne pas de libertés. On se souvient que lors de la course des Canadiens jusqu’à la finale de la Coupe Stanley en 2021, des joueurs comme Corey Perry, Shea Weber et Joel Edmundson jouaient ce rôle de protecteurs indispensables. Ils assuraient la sécurité de leurs coéquipiers tout en épuisant les adversaires.
St-Louis semble toutefois orienté vers un style de jeu qui met de côté la robustesse. La saison dernière, les Canadiens se sont souvent retrouvés dominés physiquement face à des équipes plus lourdes, en particulier dans leur division. Sans une ligne de défense physique, leurs jeunes attaquants deviennent des cibles faciles pour les équipes adverses qui n’hésitent pas à les bousculer. Pezzetta, avec sa capacité à livrer de grosses mises en échec, et Xhekaj, qui n’a pas peur de jeter les gants pour défendre ses coéquipiers, ont prouvé qu’ils sont capables de changer le ton d’un match. Cependant, leur utilisation reste limitée, ce qui fait craindre que St-Louis néglige cet aspect dans sa stratégie de long terme.
Les récentes équipes championnes de la Coupe Stanley montrent bien l’importance de la robustesse. Les Golden Knights de Vegas en 2023, par exemple, avaient un noyau de joueurs physiques, comme Alex Pietrangelo et William Carrier, qui jouaient un rôle fondamental dans le succès de l’équipe. En 2022, les Avalanche du Colorado, bien qu’étant une équipe rapide et axée sur l’offensive, pouvaient compter sur des joueurs robustes comme Gabriel Landeskog et Josh Manson pour protéger leurs jeunes talents et imposer une présence physique. Même le Lightning de Tampa Bay, qui a remporté la coupe deux années consécutives, avait une défense compacte et physique avec des joueurs comme Pat Maroon et Erik Cernak. La robustesse est donc un dénominateur commun chez les récentes équipes championnes, offrant un équilibre entre habiletés et intensité.
Pour le Canadien, laisser la robustesse de côté pourrait limiter ses ambitions de séries. Les séries éliminatoires sont un autre monde, où la robustesse prend le dessus et où les joueurs habiles ont besoin de protection. Sans des joueurs comme Pezzetta et Xhekaj pour assurer ce rôle, Montréal pourrait non seulement être bousculé mais aussi subir une fatigue prématurée et des blessures chez ses joueurs vedettes.
En fin de compte, Martin St-Louis excelle dans la plupart des aspects du coaching. Mais s’il veut véritablement transformer le Canadien en une équipe de série compétitive, il doit revoir son approche sur la robustesse et donner plus de liberté et de temps de jeu à des joueurs qui, comme Xhekaj et Pezzetta, apportent cette protection et cette intensité sur la glace.